Guerre de tribunes à
Villecresnes
Dans la série des guerres de tribune, c’est à
Villecresnes que le dernier épisode s’est joué. Le maire LR, Gérard Guille, a,
comme dans un certain nombre de communes, décidé de suspendre les tribunes
d’expression des groupes politiques du Conseil municipal jusqu'aux élections de
mars 2020, à partir de l’édition de septembre du magazine municipal, ceci afin
de respecter « le débat démocratique » et la « neutralité
du magazine ». Dans le numéro de septembre-octobre, les deux tribunes,
celles de majorité et celle de l’opposition ont donc été supprimées.
Le maire
a en revanche conservé son éditorial avec sa photo au début du magazine, au
grand dam de l’opposition. « Pourtant, il dispose déjà des 20
autres pages du Villecresnes mag’ totalement dédiées à sa promotion », attaque
le groupe d’opposition, Villecresnes Avenir, qui réplique par lettre
recommandée, rappelant que les articles L.52-1 du Code Électoral et L.2121-27-1
du Code Général des Collectivités Territoriales obligent le maire, sans aucune
restriction durant le temps de la mandature, à laisser l’opposition s’exprimer
dans les publications municipales, menaçant d’un recours en justice.
Message reçu cinq sur cinq par le service juridique de la ville.
Dans le numéro de novembre, l’éditorial du maire est toujours bien présent au
début du magazine, mais la tribune de l’opposition a aussi retrouvé sa place à
la fin, en-dessous d’un blanc laissé par celle de la majorité municipale. A la
suite du message annonçant la suppression des tribunes, le maire indique cette
fois avoir laissé « le choix à l’opposition de se
conformer ou non à ce même choix démocratique ».
« Pour masquer cette reculade, le maire insinue que la
volonté par l’opposition d’utiliser son droit à la libre expression dans le
bulletin municipal serait contraire à la démocratie », réagit l’opposition qui estime que dans cette affaire, le
mot « démocratie » a été quelque peu « inapproprié.